Jugée contre-productive, la parentalité positive aurait ses limites et ne fait pas l'unanimité. Beaucoup de français y compris les experts de l’éducation pensent que la parentalité positive crée des «enfants rois», laxiste elle inhiberait toute forme d'autorité éducative responsable des incivilités juvéniles.
Je m’ouvre à la critique, à l’opinion, au jugement…
Il est important de souligner que le modèle éducatif parental a été remis en cause après les manifestations de mai 1968 qui exprimaient à l'époque l'exigence d'une reconnaissance de la part des jeunes avec cette volonté de transgresser l'autorité traditionnelle des enseignants et du système éducatif, déclenchant un conflit de générations et l'accélération de l'évolution des moeurs focalisée sur la liberté sexuelle et la liberté d'expression.
Aujourd'hui nous considérons que ce laxisme dans l'éducation de nos enfants serait une des principales sources des violences et incivilités dans notre société.
Je me pose deux questions , la parentalité positive est-elle réellement responsable ?
Ou serait-elle simplement victime d'une mauvaise interprétation, d'un bidouillage à la carte sans comprendre réellement ses principes ?
Je ne souhaite pas évoquer spécifiquement les bienfaits de l'éducation positive ou trouver un sens à cette controverse , je veux juste que l'on pose un regard simple sur la parentalité d'aujourd’hui, sur cette vision du monde dans lequel nous souhaiterions tous vivre sereinement, afin d'être constructifs.
Nous constatons depuis quelques années l'augmentation du mal-être, particulièrement chez les enfants et les adolescents. Les parents avouent être dépassés par les évènements de leur propre vie, ont peine à trouver un juste équilibre entre leur vie professionnelle, leur vie personnelle et vie familiale. Dans ce contexte, il est difficile pour eux de ne pas se laisser submerger par les doutes face à leur impuissance pour trouver les clés d'une bonne éducation.
Il faut bien comprendre où nous allons et ce que nous souhaitons pour nous-même et nos enfants. Définir notre véritable rôle en tant qu’adultes et parents avec les moyens dont nous disposons pour éduquer aujourd’hui nos enfants dans une société en perpétuelle évolution, une société de plus en plus agitée où règne le non-droit et une liberté d’expression débridée, une société dans laquelle nous véhiculons constamment la négativité au travers des réseaux sociaux, la presse, les médias, et je n’évoque pas les conditions de travail dans les entreprises générant le stress, l'anxiété.
Comment être de bons guides pour nos enfants , si nous-même peinons à tracer notre route ?
L'autoritarisme est une solution de facilité, elle ne donne pas le choix, c'est un dressage "Fais ce que je te dis, mais ne fais pas ce que fait - menaces- punitions " Et puis la bienveillance laxiste, elle est aussi une facilité , " Tu cries , je n'ai pas l'énergie pour m'énerver...répéter mille fois...je t'aime trop pour te gronder... je cède" toutes deux sont sujet à la controverse.
Et si tout simplement nous pouvions revoir nos copies ? Trouver le juste milieu ? Oui !!! Éduquer n'est pas un long fleuve tranquille !!! Cela demande beaucoup d'attention, de disponibilités, c'est une éducation à plein temps avec laquelle on ajuste, on se trompe , on réajuste, on rit, on pleure, mais on ne crie pas, on s'aime , on se respecte, on s'écoute !!!
La bienveillance au coeur de l'éducation
Si nous nous référons aux travaux du docteur Montessori , à la théorie de la pédiatre Françoise Dolto, elles ont modifié notre regard sur l’enfant ; depuis peu des études scientifiques (les neurosciences) se sont penchés sur les mécanismes neurobiologiques de l'enfant corroborant leur travail de recherche et celui des psychothérapeutes spécialisés dans la communication non violente. Depuis quelques années nous constatons l'émergence d'une nouvelle parentalité orientée vers une éducation plus positive et bienveillante.
Nous ne pouvons plus ignorer que « Tout se joue les mille premiers jours de l’enfant ! »
De vous à moi, ne souhaiterions-nous pas cultiver une vision positive de l’être humain, cultiver la bienveillance, favoriser le développement des qualités individuelles ?
L’enfant est une page blanche (souvenez-vous , tout je joue les mille premiers jours de l'enfant ) sur laquelle nous allons l'aider à écrire dans le respect de sa personnalité son futur, l'aider à trouver sa voie, lui transmettre les outils pour qu'il puisse construire sa vie future d’adulte, lui enseigner le mieux-vivre ensemble, le vivre-ensemble.
Imaginez-vous prendre la place de votre enfant une journée ...Quel regard porteriez-vous sur vous-même, sur le modèle de vos enseignements et vos apprentissages ? quel serait votre comportement ?
Pour vous où se situerait l’acceptable et l’inacceptable ? Tout en ayant conscience que vôtre enfant n'est pas vous !
Expliquer avec bienveillance à un enfant les règles de vie, lui enseigner le respect de soi mais aussi celui des autres, l’impliquer et l'accompagner dans ses expériences et ses apprentissages, l’aider à comprendre ses émotions et leurs impacts non seulement sur son comportement mais aussi sur celui des autres, l’aider à répondre de ses actes en prenant conscience ce qui est mal et ce qui est bien , non seulement pour lui , mais aussi pour les autres. Sont des fondamentaux essentiels qui peuvent être enseignés avec bienveillance et une fermeté constructive sans faire preuve d’un autoritarisme castrateur. La bienveillance au coeur de l'éducation favorise l'estime de soi et la confiance en soi.
Adopter une éducation constructive basée sur les principes de respect et de coopération
Ne serait-elle pas plus efficace que le modèle de "dressage" ? Nous sommes bien d’accord, nous souhaitons que cet adulte de demain puisse développer et entretenir dans sa vie future des relations sociales positives !
Croyez-vous que ce soit une utopie de faire preuve de "fermeté bienveillante" dans l'éducation de nos enfants alors que nous-même sommes demandeurs de bienveillance ?
Finalement l'éducation positive ne serait-elle pas une réponse à ce que nous souhaiterions aujourd’hui pour nous-mêmes et pour nos enfants ? Oeuvrer pour une société moins violente composée d'individus responsables et bienveillants ?
L'éducation bienveillante tend vers l'épanouissement personnel, elle demande de la part des parents beaucoup d’investissement personnel, un savoir-être et savoir-faire. Elle exige que les parents soient sincères et heureux avant de souhaiter le bonheur de leurs enfants, qu'ils soient une source d'inspiration. Elle ne s'improvise pas , elle demande aux adultes de se remettre en question, de s'adapter , d'être non seulement en phase avec leurs attentes et celles de leurs enfants, mais aussi avec leurs possibilités .
Nous faisons tous de notre mieux en dépit de nos connaissances et de notre ignorance.
L'éducation bienveillante permet à nos enfants de développer l’esprit de l’enthousiasme et de la curiosité, de croire en un avenir brillant non seulement pour eux mais aussi pour les autres. Elle offre aux parents la possibilité de progresser avec leurs enfants, de changer les choses en les accompagnant vers une société plus encline à favoriser la coopération dans le respect de chacun, une société dans laquelle nous pourrions tous trouver notre place et nous permettrait de construire une vision optimiste des évènements de notre vie.
Construire notre bonheur et celui de nos enfants demande assez de courage et de détermination pour avancer et chercher la connaissance de la vie telle que nous pourrions l'imaginer.
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